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LES ÉTATS LIMITES

Deux mouvements convergents, nés chacun d’une limite, ont donné lieu dans la première moitié du 20ème siècle à l’émergence d’un nouveau concept nosologique : celui des états limites.
Le premier mouvement est né de la recherche nosographique psychiatrique, qui s’est heurté dans ses explorations anamnestiques sur la schizophrénie, à des personnalités pathologiques (schizoïdie, personnalité schizoïde, schizotypique, narcissique, dépressive) et à des signes cliniques qui n’appartenaient pas aux trois registres classiques d’alors : névrose, psychose, perversion.
Le deuxième mouvement est né de l’écueil des psychothérapies analytiques chez des sujets apparemment névrosés, et qui développaient une " psychose de transfert " inattendue.
Tenter de définir ce concept revient à tenter de cerner la pluralité du terme, annonciatrice de son polymorphisme clinique et psychopathologique. L’approche peut en être faite par une définition extrinsèque (ce que ce n’est pas), au risque d’évoluer dans une zone nosographique à géométrie variable qui pourrait rapidement s’apparenter à un fourre-tout, ou bien par une définition intrinsèque (ce que c’est).
Le terme d’états fait appel dans sa définition à la notion d’horizontalité, ou bien linéaire et permanente, ou bien pallier plus ou moins temporaire entre deux autres états.
Que les états limites soient un système cohérent et relativement stable, ou bien qu’il s’agisse d’états intermédiaires dans un parcours de maturation, ou encore charnières entre deux grands registres de structure et menant de l’une à l’autre, quelle pertinence ? Quelle(s) prise(s) en charge thérapeutique(s) ?

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